Depuis les scandales de l’Isoméride et du Mediator, les pilules coupe-faim ont mauvaise réputation. Quelques molécules contre l’obésité sont disponibles aux Etats-Unis, mais leur efficacité reste limitée et elles n’ont pas été autorisées en France. La dernière en date, le sémaglutide, ne devrait pas y changer grand-chose : d’après les premières données présentées ce printemps par son fabricant, Novo Nordisk, elle entraîne une perte de poids de l’ordre de 10 % seulement. Pas de quoi à ce stade concurrencer la chirurgie bariatrique, qui peut effacer jusqu’à 40 % des kilos du patient. Mais ces opérations ne sont pas la panacée non plus. Contre-indiquées dans certains cas, elles comportent aussi leur lot de complications potentielles et d’effets secondaires, et nécessitent un suivi à vie. Heureusement, d’autres pistes prometteuses commencent à être défrichées.
Des milliards de bactéries colonisent nos intestins. Et cette flore encore mal connue, nommée microbiote, offre de nouvelles perspectives thérapeutiques contre l’obésité. Parce qu’elle a des répercussions sur le métabolisme de l’énergie, le système immunitaire et la régulation de la satiété, elle est devenue le terrain d’études de nombreux laboratoires publics ou privés. Il est ainsi apparu qu’une partie des personnes obèses disposent d’un microbiote moins diversifié que la moyenne. La société bordelaise LNC Therapeutics, spécialisée à l’origine dans la nutrition médicale des patients diabétiques ou en surpoids, cherche à mieux comprendre ce phénomène. “Nous avons réalisé que notre premier produit, le Stablor, une combinaison d’acides aminés et de micronutriments, favorisait le développement d’une famille de bactéries intestinales nommée christensenella, qui entraîne une réduction du gras viscéral, mais pas de la masse maigre”, explique le Dr Georges Rawadi, nommé récemment à la tête de l’entreprise. Une révélation.
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